Découvrez l’univers de la Route de la Soie à travers un détour qui passe par l’Azerbaïdjan …
Un festival de merveilles fraîches, frites, grillées, fumées, roses, vertes, bleutées, carmin, tout se mélange, se confond : plonger au cœur de ce monde revient à mordre dans d’infinies nuances.
Akrame part ainsi à la conquête de la couleur, dont il veut faire un ingrédient concret de sa cuisine. Parce qu’elle ne se contente pas d’accompagner le goût : elle fait partie de lui.
Ici, la cuisine est un voyage qui se fait à plusieurs. Les mets se déploient, forment des bosses, des montagnes, les herbes fraîches en abondance tapissent vallées de céréales, landes de légumes, la croûte du pain est une terre qui palpite, fume, s’allume de reflets bruns, fauves, bronze et, dans une lumière impossible à décrire, la table est soudain un paysage qui se parcourt avec les doigts. Dune de riz recouverte d’agneau mijoté, parfums de fleur d’oranger, myriade d’amandes, à chaque étape règne une atmosphère tranquille. Lorsque les hommes et les femmes festoient, c’est comme s’ils prenaient la route. Cela s’explique par les déplacements que permet cette cuisine : vers la fraîcheur quand l’air est sec et brûlant, vers une bienfaisante chaleur quand le désert devient glacé. Shirvan s’inspire de cette cuisine de l’aventure, qui rapproche les âmes : manger se dit aussi partir.
En mettant le partage au cœur de sa cuisine, Akrame cherche à éveiller chez ses convives, voyageurs immobiles, un appétit commun pour l’étrange beauté du monde. Une cuisine humaniste, qui développerait notre curiosité des autres tout en nous rendant soudain présents à nous-mêmes. Nous n’avons pas quitté la ville et déjà nous rêvons à la joie d’un repas de caravansérail de désert, aux poissons grillés dans des îles aussi grandes que des confettis, et plus loin encore, au sorbet à la rose dégustés sous les orangers d’un jardin de Shiraz. C’est le sens du partage qui permet cette vision de l’Orient comme un seul et même jardin, source de richesse et de diversité.